Roman

«Le mystère Henri Pick» David Foenkinos

henriNombreux sont les Français qui se rêvent écrivains. Un récent sondage (*) l’a encore montré : 53 % des Français ont déjà eu envie d’écrire un livre ou ont écrit un livre.

Pas étonnant que les manuscrits non édités s’accumulent… Et c’est ainsi qu’en Bretagne est née une bibliothèque qui recueille ces livres qui n’ont jamais trouvé ni lecteurs ni éditeurs. Créée sur l’enthousiasme d’un passionné, cette bibliothèque est aujourd’hui rongée de poussière, et les livres qui couvrent ses rayons sont oubliés dans un recoin où personne ne va plus jamais. Delphine, éditrice, et Frédéric, son compagnon, profitent d’un séjour dans cette ville pour feuilleter ces manuscrits ; et Delphine y découvre une pépite. Or son auteur est mort : c’était un humble pizzaiolo que personne n’avait jamais imaginé écrire une seule ligne. Le monde littéraire est en émoi, et le quotidien de chacun – celui de Delphine, celui de la veuve et de la fille de l’écrivain, … – se retrouve bouleversé.

Le point de départ du roman est particulièrement original et malin, et parlera sûrement (au moins) aux 53 % de Français mentionnés plus haut, cette « communauté de la désillusion » qui cherche un ultime asile pour ses œuvres. L’auteur est fidèle à son style simple et concret, ancré dans notre époque, semant des références contemporaines ou d’actualité sur l’univers littéraire. Il interroge aussi sur l’importance de la forme plus que du fond, même dans un univers littéraire qui se devrait pourtant d’être un des derniers bastions s’il en était de l’exigence intellectuelle.

Au bout d’un moment, pourtant, le récit s’essouffle, et j’ai deviné la fin environ dès la moitié du livre. Dommage. J’aurais bien aimé me faire promener encore un peu par cette histoire prometteuse.

S 2-3Folio, 336 pages, 7,90€ (*) https://www.librinova.com/blog/2019/03/11/les-francais-et-lecriture-decouvrez-les-resultats-du-sondage-exclusif-lire-et-librinova/

Roman

«Fugitive parce que reine » de Violaine Huisman

fugitiveCe livre est un coup de poing émotionnel.

Il est à la fois malsain, et violent, et follement rempli d’amour.

Il est articulé autour de trois parties, qui font basculer le lecteur dans des montagnes russes d’émotion.

La première partie est le récit que Violaine fait de son enfance, et en particulier de la folie ravageuse de sa mère. J’étais très mal à l’aise au début du texte : le portrait de la mère est peu flatteur : elle est violente, vulgaire, blessante avec ses filles. Je n’étais pas sûre de supporter ce portrait sur près de 300 pages.

Mais arrive la deuxième partie : Violaine change l’angle de son récit. Elle décide de dresser le portrait de sa mère depuis l’enfance de celle-ci. Et soudain la mère prend une autre dimension, enfant malheureuse, femme blessée par les hommes, mais toujours débordante de vie, de projets, lumineuse finalement malgré ses périodes d’ombres. Elle est femme, amante, et mère, sans maîtriser la juste orchestration des trois.

Je ne vous dirai rien de la troisième partie du livre, si ce n’est qu’une fois adulte Violaine portera encore un autre regard sur sa mère, toujours plein d’amour malgré les épreuves et la vie cabossée qu’elle leur a fait mener, à sa sœur et à elle.

« Entre la mère et la putain, maman n’avait jamais su choisir. Ce déséquilibre constant perdura par delà le départ de ses filles et l’avait certainement précédé. La femme vivait ce funambulisme, l’inéluctable funambulisme de son sexe, tant bien que mal, mais maman le vivait surtout mal […]. Et mère et salope, et soumise et lascive, et consentante et farouche, et mamelle et matrice, et dépendante et dominée. Les mères avaient tout à perdre et maman avait tout perdu […] »

S 3-3Folio, 304 pages, 7,90€

Roman

«Le parfum de l’hellébore» de Cathy Bonidan

helleboresEn tant que blogueuse, j’attache une certaine importance aux conseils d’autres lecteurs pour découvrir des auteurs ou des textes que je ne connais pas encore. « Le parfum de l’hellébore » est un livre qui, plus encore que conseillé, m’a littéralement été mis entre les mains par Laurence Labbé, elle-même auteur de plusieurs livres. Avec son enthousiasme habituel, elle a aiguisé ma curiosité sur ce premier roman de Cathy Bonidan, découverte sur le site monbesteller.com.

L’histoire débute dans les années cinquante : deux adolescentes racontent tour à tour leur expérience dans un centre psychiatrique. L’une est une patiente, soignée ici pour anorexie ; l’autre est la nièce du directeur, envoyée au centre pour effectuer un stage et se remettre dans le droit chemin après des écarts de conduite. Toutes deux vont se prendre de sympathie pour un jeune patient autiste, Gilles.

Là où l’approche de ce roman devient particulièrement intéressante, c’est que la seconde partie du livre se passe de nos jours. Une jeune femme, éternelle étudiante qui se cherche encore, s’intéresse dans le cadre de ses travaux universitaires aux centres psychiatriques dans les années 1950. Et c’est son regard, actuel, curieux, bienveillant, sur les traces des deux jeunes filles, qui donne du relief à la première partie du roman et transforme cette histoire d’adolescentes en quelque chose de plus profond.

Le récit alterne plusieurs genres, le récit, le journal intime, les échanges épistolaires… qui sont disséminés comme autant d’indices dont le lecteur se servira pour reconstituer le puzzle du passé.

On sent dans l’écriture de Cathy Bonidan une sincérité imprimée dans chaque mot, et dans chaque citation choisie en ouverture de chapitre. Si le lecteur ignore souvent ce qui pousse un auteur à choisir un thème plutôt qu’un autre pour son roman, nul doute que le choix de Cathy Bonidan doit être bien personnel pour qu’il se soit transformé en un si joli roman plein de sensibilité.

S 3-3Points, 312 pages, 7,50€. Et visitez le site de Laurence Labbé : https://www.laurencelabbelivres.com/accueil

Roman

«A propos d’un thug» de Tabish Khair

thugCe livre fait partie de mes découvertes de cette années au Salon du Livre de Paris. J’y ai en effet découvert Les éditions du sonneur et leurs publications particulièrement originales (romans étrangers, auteurs vivants ou morts, connus ou inconnus du grand public…). Et ce n’est pas seulement parce que leur emblème est une grenouille (en réalité un crapaud sonneur stylisé) que je me suis intéressée à leurs ouvrages. Leur équipe est passionnée et défend ses livres avec conviction et enthousiasme, racontant aux lecteurs curieux non pas l’histoire de chaque livre, mais sa forme, son originalité, le style de l’auteur et ce qui le différencie.

« A propos d’un thug » est un roman totalement à part, que l’on ne peut trouver que dans une maison d’édition comme celle-ci.

L’histoire tout d’abord ne ressemble à aucune autre que j’aie lue jusqu’ici. A Londres, au XIXème siècle, le riche Lord Batterstone collectionne les crânes humains, étudiant le lien entre la forme des crânes et le comportement des individus (pour être précise, cela s’appelle de la phrénologie). Il paie pour cela des détrousseurs de cimetières, qui n’hésitent pas à piller des tombes pour en extraire les spécimens de crânes les plus originaux. Pour lui trouver des crânes toujours plus sensationnels, ses hommes de main vont avoir recours à des techniques de plus en plus horribles, allant jusqu’au meurtre.

La population londonienne s’horrifie de ces meurtres avec décapitation, et les soupçons se portent rapidement sur un thug, le protégé du capitaine William Meadows.

Si le roman donne l’occasion de découvrir les rites des thugs, membres d’une secte indienne particulièrement meurtrière, l’homme qui fait l’objet de toutes les accusations aurait aussi bien pu être le représentant de n’importe quelle minorité, que la société bien-pensante de l’Angleterre du XIXème siècle aurait de toute façon transformé en coupable idéal.

Je dois dire que j’ai été très déboussolée par cette lecture. Tout d’abord, ce n’est que vers la centième page du roman (qui en compte moins de trois cents) que j’ai commencé à articuler les différentes formes de récit qui composent le roman, et à identifier avec précision le rôle et les penchants de chacun des protagonistes. Le récit est exigeant, mêlant des narrateurs mystérieux – dont d’ailleurs on ne saura pas tout, le passé de chacun étant évoqué avec des références qu’il appartiendra au lecteur de compléter par son imagination. Entre étude ethnologique et récit romancé, difficile de démêler le vrai du faux, l’historique de l’imaginaire. C’est troublant, et au final aussi passionnant que dérangeant. Plusieurs scènes particulièrement écœurantes, comme la préparation des crânes, ne doivent pas faire perdre de vue l’essentiel. Dans ce roman particulièrement masculin (le collectionneur, le thug, le capitaine qui le protège, l’homme de main et ses acolytes…), l’histoire et la science ont rendez-vous avec la sociologie et l’humanisme, dans un amalgame qui interpelle aussi les lecteurs du XXIème siècle.

S 2-3Les Editions du sonneur, 288 pages, 20€

Roman

«Petits miracles au bureau des objets trouvés» de Salvatore Basile

miraclesMichele habite au bout d’une ligne de chemin de fer. Son quotidien est rythmé par le passage du train, et quand la journée s’achève, il ramasse dans le train tous les objets oubliés par les voyageurs, qu’il stocke méthodiquement dans sa petite maison. Michele n’a pas d’amis, pas de famille non plus depuis que sa mère a quitté le domicile lorsqu’il était enfant, sans jamais donner signe de vie, et depuis que son père est mort. Michele n’a personne d’autre à aimer que ces objets oubliés.

Deux événements rompent la solitude de sa vie : le premier est l’arrivée dans sa vie d’une jeune femme, Elena, qui croque la vie à pleine dents et bouscule l’ordre établi dans le quotidien de Michele ; le second est la réapparition du journal intime de Michele, emporté par sa mère il y a des années, et revenu mystérieusement par le train, des années après

Si le titre du roman pourrait faire penser que ce roman est un « feel good book », l’intérieur révèle un texte profond, mélange de nostalgie de l’enfance et de fêlures adultes. Les mots progressent comme le lent cheminent du train dans ces petites villes dont les noms rythment les chapitres. Dans la chaleur de l’Italie, à la suite de ce train qui transportent des vies anonymes et des destins, le lecteur devient un ami invisible de Michele, suivant ses espoirs et ses rêves. Saura-t-il un jour pourquoi sa mère est partie du jour au lendemain, sans jamais donner de ses nouvelles ? Réussira-t-il à aimer, lui qui a été rejeté enfant par sa propre mère ? Et enfin, découvrira-t-il qui a placé ce vieux journal intime dans le train qui s’arrête devant sa maison ?

« Ils étaient tapis dans la pénombre de la pièce. Ce dernier jour de novembre, le train interrégional de 19h44 en provenance de Piana Aquilana entra en gare de Miniera di Mare parfaitement à l’heure. »

Poétique et plein de charme, ce roman cache aussi une tristesse mélancolique, qui en fait un texte tout en finesse et en délicatesse. Une jolie découverte.

S 3-3Folio, 400 pages, 7,90€

Roman

«J’ai dû rêver trop fort» de Michel Bussi

j'ai dûIl y a des plaisirs de lectrice aussi simples que d’avoir entre les mains le nouveau roman attendu d’un auteur devenu un incontournable de ma bibliothèque. Depuis l’épatant « Nymphéas noirs », je suis avec impatience la sortie de chaque nouveau roman de Michel Bussi. Je me demande à chaque fois dans quel univers teinté de suspense va m’emmener l’auteur.

Avec « J’ai dû rêver trop fort », j’ai aussitôt été captivée par cette écriture que je (re)connais bien maintenant, de celles qui nous font tourner les pages avec avidité pour « connaître la suite », de celles qui réduisent un peu nos nuits de lecteurs impatients.

2019. Montréal, Los Angeles, Djakarda. Il y avait une chance infime que Nathy, hôtesse de l’air, enchaîne des missions consécutives sur ces trois destinations. Et pourtant…ce n’est que la première d’une longue et étrange liste de coïncidences qui replongent Nathy dans ses souvenirs d’il y a vingt ans. Une musique qui rappelle un souvenir, des objets qui refont surface, et le passé remonte à la surface.

Vingt ans plus tôt, Nathy a vécu une histoire d’amour explosive, passionnelle, aussi fulgurante qu’impossible.

J’ai adoré cette impression délicieuse de me faire mener par le bout du nez, cette écriture qui crée l’urgence de lire la page suivante pour comprendre ce qui peut bien arriver dans le quotidien de Nathy qui crée ces situations à peine croyables. Magie, complot, simples coïncidences… je ne vous dirai rien de plus sur les raisons qui réveillent les souvenirs enfouis.

La fin, comme toujours avec Michel Bussi, est surprenante (quoique un peu dérangeante), et l’auteur nous donnera toutes les clés pour que chaque pièce du puzzle trouve sa place.

S 3-3Presses de la cité, 480 pages, 21,90€

Audio·Roman

«Félix et la source invisible» de Eric-Emmanuel Schmitt

félixFélix et sa maman Fatou habitent dans la plus belle ville du monde, Paris, dans le quartier de Belleville – même si son oncle s’amuse à l’appeler « Mocheville ». Fatou tient un café où se côtoient des personnalités sensibles et attachantes : Robert Larousse, ainsi surnommé car il s’attelle à apprendre le dictionnaire (dans l’ordre) ; Madame Simone, qui était « une pute et un homme », ou encore Madame Tran qui s’immisce doucement dans les conversations.

Mais Fatou déprime. Son tempérament s’est éteint. Félix, son oncle et son père, vont organiser pour elle un voyage qui doit la ramener vers la vie et la lumière.

Roman initiatique, poésie d’un petit garçon qui veut redonner le goût de vivre à sa mère, « Félix et la source invisible » est dans la parfaite continuité des précédents romans de Eric-Emmanuel Schmitt. N’y cherchez pas du suspense ni une intrigue qui vous tiendra éveillé jusqu’au bout de la nuit : l’écriture est douce, les chapitres se suivent au gré (d’abord) d’un quotidien sublimé par des personnages bien croqués et (ensuite) d’un voyage en Afrique qui se transforme en quête spirituelle.

Dans le café de Fatou étaient installés Robert Larousse, Madame Simone, Madame Tran… et moi, suivant leurs discussions de comptoirs. La vie, quoi.

S 2-3Audiolib, 18€, 3h51 d’écoute

Roman

«Petit pays» de Gaël Faye

petit paysIl y a des livres comme ça, dont on a beaucoup entendu parler, que nous ont conseillés des amis, dont la couverture attire notre œil à chaque passage en librairie. Des livres qu’on a l’impression d’avoir trop vus avant même de les lire. Et pourtant, si j’avais ce sentiment avant de commencer la lecture de « Petit pays », j’ai très vite compris pourquoi ce livre avait tant marqué ses lecteurs.

Gabriel habite au Burundi avec ses parents et sa sœur. C’est un gamin attachant, bien élevé et joueur. Il entretient une correspondance avec une petite Française de son âge, et fait gentiment les quatre cents coups avec ses copains de quartier.

« Armand et moi chipions […] des mangues. […] Nos mains étaient poisseuses, nos ongles noirs, nos rires faciles et nos cœurs sucrés. »

Mais l’horreur de la guerre civile, des massacres, du génocide voisin, fait basculer Gabriel dans un autre monde, sans retour possible.

Le livre est assurément l’un de ceux qui marque, mélange de tendresse et de violence, de joies de l’enfance et d’horreurs de la guerre. Il percute le lecteur en plein cœur, dans la conscience de l’indicible. Et Gabriel, symbole de l’innocence brisée, tentera de trouver un ultime salut dans les livres, ces « génies endormis » et de se préserver le plus tard possible de son environnement. « J’ai tardé à t’écrire. J’étais trop occupé à rester un enfant », écrit-il à sa petite correspondante.

« Je voyais l’image […] de toutes les innocences de ce monde qui se débattaient à marcher au bord des gouffres. Et j’avais pitié pour elles, pour moi, pour la pureté gâchée par la peur dévorante qui transforme tout en méchanceté, en haine, en mort ».

S 3-3Le Livre de poche, 224 pages, 7,20€. Prix Goncourt des lycéens 2016

Roman

«Ma reine» de Jean-Baptiste Andrea

reineDans le sud de la France, un jeune garçon passe ses journées dans la station-service tenue par ses parents. Surnommé Shell, il est à la fois intelligent et un peu coupé du monde (on imagine une forme d’autisme même si aucun mot n’est précisément utilisé pour décrire son comportement). Sa sœur est partie de la maison familiale, et il ne va plus à l’école.

Lors d’une fugue, il fait la rencontre de Viviane, une fille de son âge dont il tombe amoureux et qui va devenir sa « reine », le menant à la baguette et construisant autour d’eux un monde imaginaire…

Roman tendre et sensible, ce récit à la première personne se lit comme le journal intime de Shell et permet au lecteur d’entrer dans la tête de ce garçon différent et attachant. J’ai plusieurs fois pensé à Pagnol et à une partie célèbre du « Château de ma mère », où le jeune Marcel est envoûté par une prétentieuse fillette qui se construit un univers doré là où tout n’est qu’illusion. Il y a dans le duo Shell-Viviane la même admiration enfantine que dans celui Marcel-Isabelle.

L’histoire commence dans un décor de station-service que j’imagine proche d’un « Bagdad café », en quasi autarcie, où ne passent que des clients de passage et quelques habitués. La fugue de Shell change le décor et le livre ouvre une nouvelle page. Sous le soleil du Sud, l’amitié entre Shell et Viviane connaîtra des rebondissements, jusqu’à la fin inattendue. Le récit est particulièrement touchant car il est raconté par Shell lui-même, avec sa sensibilité et sa gentillesse naturelle, lui que les autres trouvent « bizarre » sans qu’il comprenne pourquoi. Sa rencontre avec Viviane est pour lui un choc émotionnel :

« C’était ma meilleure amie. Rien que de pouvoir dire ça, ca me faisait gonfler de fierté. Autrefois à l’école tout le monde était meilleurs amis sauf moi. C’était comme une grande boule d’amitié autour de laquelle je tournais sans jamais pouvoir entrer. »

S 3-3Folio, 224 pages, 7,40€

Roman

«L’enfant des Soldanelles» de Gérard Glatt

soldanellesAvant de parler de l’histoire de ce livre, j’ai choisi de vous parler des lieux qui en sont le théâtre. Pour un décor, quel décor !

« Ainsi passent-ils le col de la Colombière pour aller jusqu’au Grand-Bornand et à La Clusaz, sur l’autre versant des Aravis. Visitent-ils la Chartreuse du Reposoir. Montent-ils jusqu’à Megève et son mont d’Arbois, en passant par Combloux. »

Il y a de quoi faire rêver plus d’un lecteur.

Il est donc très aisé de comprendre pourquoi Guillaume, petit garçon malade envoyé à la montagne pour soigner ses poumons, s’est émerveillé en découvrant une si belle nature. Bien vite, les noms des montagnes qui entourent son lieu de convalescence n’ont plus de secret pour lui. Et les six mois qu’il devait passer ici ne trouveront jamais de fin, car Guillaume reviendra toujours vers ses chères montagnes.

Lié d’amitié avec Augustin, du même âge que lui, et Julien, plus âgé qu’eux, un drame va venir briser leur innocence – et du même coup changer le cours de leurs destins, mais il faudra tout un livre pour comprendre pourquoi.

L’auteur fait la part belle aux sentiments : l’amour de Guillaume envers sa mère d’abord, puis après le séjour aux Soldanelles, l’amitié, et bientôt l’amour. Des sentiments très présents, et dont le lecteur comprend vite qu’ils seront la cause de bien des drames et des jalousies.

Si j’ai aimé la trame globale du roman, j’ai trouvé quelques longueurs dans la lecture, et la fin particulièrement prévisible. J’avais déjà lu du même auteur « Et le ciel se refuse à pleurer », où le lecteur retrouvera le cadre sublime de la Haute-Savoie et des personnages aux sentiments forts et parfois déroutants.

S 2-3Presses de la Cité, 464 pages, 21€