Ce livre est extrêmement connu, et j’en entends parler depuis si longtemps, je l’ai noté dans ma liste de lectures il y a tant d’années, que j’ai même l’impression de l’avoir peut-être déjà lu – ce qui est possible.
La « D » à qui est adressée cette lettre est Dorine, l’épouse du philosophe André Gorz . Ce texte est connu pour être une déclaration d’amour passionnée d’un homme au soir de sa vie, pour la femme qu’il a aimée pendant plus de cinquante ans.
Passé l’étonnement de la taille du livre – c’est un tout petit format d’environ 70 pages, polices et interlignes assez grandes – j’étais donc curieuse de découvrir ce « classique ».
Mais très vite, j’ai ressenti une certaine gêne dans ma lecture. Certes le premier paragraphe est une jolie déclaration d’amour, prometteuse pour la suite. Hélas le livre prend vite une autre tournure. Sous couvert d’une déclaration d’amour à sa femme aujourd’hui disparue, c’est en réalité le récit de sa propre vie (ses projets, ses écrits, son mode de vie) qui est fait par l’auteur. De Dorine, finalement, on n’apprend que très peu de choses. Et il y a moins de déclarations d’amour basées sur sa personnalité à elle, que de regrets exprimés par l’auteur sur ses propres erreurs.
Je prendrai un jour le temps de compter les « Je » dans ce livre, mais j’ai eu l’impression qu’ils étaient bien plus nombreux que les « Tu ». Quel paradoxe !
Je referme donc ce livre avec un sentiment très mitigé, et en tout cas la certitude que je n’ai pas lu ce que j’étais venue chercher.
Folio, 96 pages, 6,50€