Cosy mystery·Policier

« L’affaire est close » de Patricia Wentworth

miss silver numériqueQuel plaisir de lecture que cette trilogie regroupant les premières enquêtes de Miss Silver ! C’est une belle découverte pour moi. Après la lecture du « Masque gris», j’ai encore plus aimé « L’affaire est close ».

Marion est une jeune femme brisée. Son mari, Geoff, est en prison pour le meurtre de son oncle. Marion est persuadée de son innocence, mais tout accuse Geoff. Au procès, les témoignages contre lui se sont avérés accablants.

Marion partage son appartement avec Hillary. Un jour, celle-ci est abordée dans un train par une femme qui l’a reconnue, et qui semble accablée des dommages causés au procès de Geoff par son témoignage. Elle prononce d’énigmatiques phrases, qui laissent penser à Hillary que cette femme pourrait détenir la clé de l’affaire.

Alors Hillary décide de refaire l’enquête.

Miss Silver, comme dans « Le masque gris », n’apparaît que très peu dans le roman. Elle n’en est pas du tout le personnage principal, on dirait plutôt une bonne fée qui intervient au moment propice puis disparaît. C’est un personnage tranquille, une détective qui reçoit ses clients dans son bureau en tricotant, et qui les enjoint systématiquement de ne rien lui cacher. Elle n’est ni sympathique ni antipathique, d’ailleurs on ne sait presque rien d’elle.

Quant à l’histoire en elle-même, elle est très bien construite. Dès le départ, on sent que plein de pistes sont possibles pour innocenter Geoff, qu’il y a plein de détails intrigants, mais sans réussir à comprendre lequel pourrait l’innocenter. Je retrouve complètement une ambiance digne d’Agatha Christie, l’histoire se déroulant en plus dans l’Angleterre du milieu du XXè siècle. Il faut noter cependant que la première enquête de Miss Silver a été écrite avant la première de Miss Marple.

Voilà donc une deuxième enquête très réussie, qui appelle forcément la lecture de la troisième !

S 3-3en numérique 12-21, 11,99€ (environ 768 pages)

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« Le masque gris » de Patricia Wentworth

miss silverJ’ai choisi ce livre pour trois raisons :

– la première, c’est sa jolie couverture

– la deuxième, c’est que l’éditeur présentait cette série de romans comme étant digne d’Agatha Christie

– la troisième, c’est que la version numérique regroupant les trois premiers tomes était à un prix raisonnable, environ 4€ le roman.

Bingo ! Pressée de démarrer cette lecture, j’ai aussitôt été séduite par l’ambiance de ce roman, qui se déroule en Angleterre dans la première moitié du XXè siècle. Après avoir été quitté par sa fiancée, Charles Mornay est parti longuement en voyage. De retour dans sa propriété familiale qu’il croyait déserte, il surprend une discussion entre malfaiteurs qui s’y sont donné rendez-vous. Ceux-ci prévoient de subtiliser l’héritage d’un milliardaire qui vient de mourir en mer, en supprimant sa fille et unique héritière.

Charles aurait pu appeler tout de suite la police, mais la présence de son ancienne fiancée parmi les malfaiteurs l’en dissuade rapidement.

Le reste de l’histoire est en effet digne d’Agatha Christie, par la construction, l’ambiance, le décor. Je me suis régalée avec cette lecture très efficace et plaisante. Miss Silver, qui donne pourtant son nom à la série, est finalement très peu présente, et n’intervient que pour faire avancer l’histoire en apportant des éléments nouveaux à l’enquête.

J’ai hâte de commencer le deuxième tome de ce recueil !

S 3-3en numérique chez 12-21, 11,99€ (env. 768 pages)

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« Talion » de Santiago Diaz

talionTalion.

Le titre seul sonne déjà comme un couperet, plante le décor et annonce la couleur : œil pour œil, dent pour dent.

Imaginez ce que ressent Marta Aguilera, journaliste reconnue, femme dynamique, lorsqu’un médecin lui diagnostique une tumeur au cerveau et lui annonce la terrible nouvelle : il ne lui reste que deux mois à vivre.

Marta pourrait se lamenter, s’enfermer chez elle… Mais ce n’est pas son tempérament. Elle va profiter de ces deux mois pour laisser une trace de son passage sur Terre, et pas n’importe comment : elle va se transformer en justicière, un peu malgré elle au départ, puis en prenant son rôle très à coeur.

Le livre est alors découpé en chapitres, chacun consacré à une cause, une personne, que Marta va venger.

L’idée de départ est excellente, même si très romanesque. Il y a quelques ficelles un peu grosses (la rapidité avec laquelle Marta, journaliste sans histoire, se transforme en justicière tueuse ; ou encore la facilité avec laquelle elle vend son appartement pour récupérer une énorme somme en liquide), mais disons que le démarrage reste très efficace. Je vous laisse juger du fond (peut-on faire justice soit même?), le livre n’est pas moralisateur, il ne propose que le point de vue d’une femme dans un contexte très particulier, celui de sa mort imminente.

Si le début du livre fonctionne bien, je me suis un peu ennuyée à partir de la moitié du roman, trop prévisible à mon goût : je voyais bien arriver chaque nouveau « cas » à traiter par Marta, et les raisons pour lesquelles ce « cas » lui tenait à coeur. J’aurais aimé plus de rebondissements dans la seconde partie du roman, plus d’imprévus, qui auraient permis de soutenir le rythme de lecture. Même la fin, bien que racontée comme un ultime rebondissement, est assez prévisible.

S 2-3Cherche Midi, 504 pages, 23€

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« Dix petits frelons » de Valérie Valeix

dix-petits-frelonsAudrey est apicultrice, et elle est régulièrement appelée comme auxiliaire civile de justice dans des affaires criminelles. Souvenez-vous, je vous avais déjà raconté l’une de ses aventures (ici) et ma rencontre avec sa pétillante auteure Valérie Valeix.

Cette fois-ci, Audrey est à Giverny, le célèbre village où vécut et mourut Monet. Le décor est bien choisi, j’aurais tellement aimé être à Giverny avec mon livre pour le lire « sur place » !

Alors qu’elle doit faire un stage avec le père Greg, un prêtre peu conformiste et au look assez rock’n roll, elle est invitée au vernissage d’une exposition. Y sont présentés un dessin original de Monet et un magnifique collier, réplique en joaillerie du dessin.

Or le lendemain, Audrey apprend que le collier et le dessin ont été volés !

Le prêtre est-il aussi innocent qu’il le prétend ? Les jeunes qu’il héberge ont-ils joué un rôle dans ce vol ? Et quelle est la véritable histoire de ce dessin ?

J’ai retrouvé avec grand plaisir le personnage d’Audrey, et sa double casquette d’enquêtrice et d’apicultrice. C’est un personnage solide et déterminé ; elle est au coeur des intrigues mais elle est suffisamment discrète pour n’être qu’au service de l’histoire. L’écriture de Valérie Valeix est juste, les mots toujours bien choisis, et j’ai senti comme dans le premier livre que j’avais lu une grande culture générale, large et sans doute guidée par un côté touche-à-tout qui caractérise Audrey – et que j’imagine qu’on retrouverait chez l’auteure ! C’est un plaisir de lecture que je vous recommande.

S 3-3Editions Palemon, 368 pages, 10€

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« Au soleil redouté» de Michel Bussi

soleil redoutéQuel lecteur n’a pas rêvé de rencontrer son écrivain préféré, de passer du temps avec lui pour parler de ses romans ?

Cinq lectrices ont remporté un concours organisé par une maison d’édition, et les voilà parties aux îles Marquises (rien que ça !) pour une semaine d’atelier d’écriture avec le célèbre écrivain Pierre-Yves François. Ces cinq lectrices n’ont rien d’autre en commun que leur passion pour cet écrivain : d’âges différents, l’une est blogueuse, l’autre une riche héritière,…

La semaine promettait d’être idyllique, mais la disparition de Pierre-Yves François change la donne.

Dans la première partie du roman, j’ai été un peu étonnée de ne pas retrouver le rythme habituel de l’écriture de Michel Bussi, ce côté « page turner » qui est si caractéristique. Allais-je être déçue par ce nouveau roman ?

Heureusement il n’en est rien ! Tout d’abord, parce que le cadre est totalement dépaysant, bien loin de la Normandie où l’auteur a situé plusieurs de ses intrigues. Sous le soleil des Marquises, c’est toute une histoire, toute une culture, qui emportent le lecteur très loin. Parfait pour se changer les idées !

Et puis la fin est étonnante, tellement digne de Michel Bussi ! Les inconditionnels s’y retrouveront complètement… presque un peu trop d’ailleurs, mais je ne peux pas vous en dire plus…

« Au soleil redouté » offre un très bon moment de lecture, dépaysant, et une fin qui ne laisse pas indifférent.

S 3-3Presses de la cité, 432 pages, 21,90€

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« Agatha Raisin enquête (T.18) : Un Noël presque parfait » de M.C.Beaton

Agatha t18 Noël presque parfaitDès le mois d’octobre, Agatha se met en tête d’organiser un grand Noël traditionnel. Mais ses préparatifs sont perturbés par une nouvelle affaire. Une vieille dame acariâtre l’a embauchée car elle pense qu’un membre de sa famille va la tuer.

Et ce qu’elle avait prévu se produit ! Elle est retrouvée empoisonnée. Alors, est-ce vraiment l’un de ses enfants ou beaux-enfants qui l’a tuée ? Ou bien un villageois en colère contre elle ?

Agatha mène l’enquête, partiellement secondée par son ami Charles, mais aussi par Toni, une nouvelle recrue de son agence de détectives. Agatha s’est prise d’affection pour cette jeune fille brillante mais qui vit dans une famille alcoolique et violente. Alors Agatha a décidé de l’aider.

L’intrigue est plus que jamais digne d’Agatha Raisin, avec la victime qui vient solliciter la détective dès le début du roman. Pour le reste, on retrouve un équilibre entre ce qui fait le charme de la série, ses personnages habituels (Mrs Bloxby, plus en forme que jamais, Charles, Roy, Bill,… la grande question étant de savoir si James participera au repas de Noël!) et l’arrivée d’une nouvelle détective à l’agence, à la fois talentueuse et mystérieuse.

La série ne me lasse pas, je continue ces lectures avec plaisir. Et celle-ci est particulièrement appropriée pour la saison !

S 3-3Albin Michel, 318 pages, 14€

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«Petits meurtres en héritage (les mystères de Honeychurch) » de Hannah Dennison

couv meurtres heritage finaleQuand on est, comme moi, une inconditionnelle de la série « Agatha Raisin », forcément dans une librairie le regard est attiré par un bandeau qui vante les mérites d’un livre avec un verbatim de MC Beaton (auteure des « Agatha Raisin », pour ceux qui n’ont pas suivi) : « Génial et parfait pour chasser le blues ». Et hop, le livre est acheté, emporté, ouvert presque avec gourmandise.

L’histoire est celle de Kat Stanford, célèbre animatrice de télé, qui a décidé de tout plaquer pour ouvrir avec sa mère une boutique d’antiquités. Sauf que sa mère, au dernier moment, change de projet et part s’installer à la campagne, dans la dépendance en ruines d’un vieux château. Le cauchemar aurait pu s’arrêter là pour Kat, mais voilà qu’en plus un meurtre est commis au château.

La trame est classique mais parfaite pour ce type de roman policier, mais je me suis plutôt ennuyée face à des longueurs dans les dialogues et des personnages assez caricaturaux. Kat et sa mère ont des rapports conflictuels terriblement agaçants et ennuyeux, qui n’apportent rien à l’histoire. Le personnage même de Kat n’est ni sympathique ni antipathique tant elle paraît transparente – ce qui est peu crédible alors qu’elle est censée être une star du petit écran.

Au final, le roman se lit, bien sûr, mais avec un certain ennui en toile de fond. S’il est le premier d’une série, je n’ai pas envie de lire les suivants.

S 1-3City Poche, 336 pages, 14,95€

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« Sacrifices » de Ellison Cooper

sacrificesRevoilà Sayer Altair, Agent spécial du FBI, spécialiste des psychopathes, qui nous a fait frissonner (c’est peu de le dire) dans « Rituels ». Après six mois de pause, elle reprend du service dans un contexte particulièrement tendu, puisqu’une enquête parlementaire est diligentée contre le service de Sayer.

Elle est appelée dans un parc national, où des ossements ont été retrouvés. Aidée par Dana, la légiste, et par Ezra, le fidèle génie informatique, elle découvre que les ossements proviennent de plusieurs corps, certains récents et d’autres beaucoup plus anciens. Y aurait-il plusieurs affaires ?

Tout ce qui a fait l’efficacité de « Rituels » se retrouve dans ce second volet : l’intrigue est bien ficelée, l’écriture incroyablement rythmée, sans temps mort. Il y a des chapitres très violents psychologiquement, mais heureusement ils sont plus courts que les autres chapitres ! J’ai seulement un peu regretté de retrouver des ficelles de l’intrigue déjà utilisées dans « Rituels » – je ne vous dirai pas lesquelles.

Malgré une couverture vers laquelle je ne serais pas allée spontanément, j’ai été captivée par ce roman, que j’ai dévoré très rapidement.

Si l’intrigue est bel et bien résolue à la fin de ce roman, le fil rouge tissé dès le premier volet n’est pas rompu, et j’imagine donc qu’il y aura une suite – que je lirai bien volontiers !

S 3-3Cherche Midi, 448 pages, 23€

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«Agatha Raisin enquête (tome 17) : Cache-cache à l’hôtel » de M.C. Beaton

agatha t17 cache-cacheGros rebondissement dans la vie d’Agatha Raisin : alors que son ex-mari, James, joue avec ses sentiments depuis qu’ils se connaissent (c’est-à-dire dès les premiers tomes de la série), le voilà soudain doux comme un agneau et amoureux comme un adolescent ! C’est à peine croyable pour la lectrice que je suis – la ficelle est même un peu grosse en terme de renversement de situation, mais bon, passons.

James, donc, décide de prouver ses sentiments à Agatha en l’emmenant en vacances. Pauvre Agatha ! Elle qui s’attendait à partir au soleil, au bord d’une plage méditerranéenne, la voilà dans une sinistre station balnéaire où plus aucun touriste ne s’aventure depuis bien longtemps.

Mais si Agatha avait peur de s’ennuyer, le meurtre d’une cliente de l’hôtel vient secouer son séjour – d’autant plus que la victime a été étranglée par un foulard qui appartenait à Agatha !

L’ambiance de ce roman fait penser à celle de « Gare aux fantômes », le neuvième tome de la série, qui se déroule aussi dans un hôtel assez triste, sous la pluie. Pour le reste, et si l’on excepte l’invraisemblable retour de flamme de James, les codes habituels de la série sont présents, et Agatha est égale à elle-même. Depuis qu’elle dirige une équipe de détectives, de nouveaux personnages sont apparus et deviennent eux aussi des piliers de l’histoire – je pense à Harry notamment, sa plus jeune recrue, capable de passer en un éclair d’un look cuir/piercing à un costume/cravate. Il reste encore dix tomes dans la série, j’espère que les prochains continueront à apporter leur lot de nouveautés sans dénaturer l’esprit de cette série sympathique.

S 3-3Albin Michel, 319 pages, 14€

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«Code Lupin » de Michel Bussi

code lupinIl en est souvent ainsi lorsque l’on apprécie les textes d’un écrivain : on finit toujours par remonter le temps et chercher des œuvres « de jeunesse », les premiers écrits, tous les textes qu’on n’a pas encore lus…

Me voilà donc avec « Code Lupin » entre les mains, premier roman publié de Michel Bussi. L’histoire se passe en Normandie, où un professeur, Roland Bergton, et Paloma une étudiante, se donnent 24 heures pour trouver un trésor caché, en s’appuyant sur les écrits de Maurice Leblanc, le créateur d’Arsène Lupin. Le clin d’oeil à Da Vinci Code est appuyé (Ro-land Ber-gton / Ro-bert Lan-gton), et assumé.

Si je n’avais pas su que Michel Bussi en était l’auteur, je ne lui aurais sans doute pas associé ce roman, que je trouve assez différent de ses écrits plus récents. Tout d’abord le texte est court, à peine plus de deux cents pages, ce qui est environ la moitié de la taille de ses romans actuels ! Ensuite, tout va très vite dans le roman, les indices s’enchaînent sans que le lecteur ait toujours bien le temps de comprendre les déductions.

Le roman est très érudit, presque trop : plusieurs romans mettant en scène Arsène Lupin sont décryptés (parfois hélas jusqu’au dénouement), la géographie normande est détaillée, au détriment parfois du côté romanesque. J’aurais préféré un peu moins de « leçons » sur l’œuvre de Maurice Leblanc, et davantage de récit littéraire.

Mais bon, il ne s’agit que d’un premier roman, et quand on connaît la suite du parcours de l’auteur, on ne peut que saluer l’éditeur qui a publié ce roman et qui a eu un sacré flair ! Les inconditionnels de Michel Bussi peuvent compléter leurs lectures avec ce « Code Lupin », mais pour ceux qui connaissent mal les romans de l’auteur, je conseille plutôt le dernier (« J’ai dû rêver trop fort ») ou encore « Nymphéas noirs » qui est pour moi un classique du genre.

S 1-3Editions des falaises, 224 pages, 9€