A la mort de sa femme Ada, Otto se remémore le quotidien qu’il a passé avec elle pendant des décennies, dans cette maison jaune d’un quartier animé et que l’on imagine ensoleillé.
Leur vie, dont on ne saura pas grand-chose de plus que leur quotidien de retraités, s’est écoulée entre repas pris ensemble – ah, la recette du chou fleur à la milanaise… – et heures passées devant la télévision. Mais surtout, ils ont vécu entourés de voisins tous plus farfelus les uns que les autres : Nico le préparateur en pharmacie obsédé par les effets secondaires des médicaments ; M. Taniguchi qui a mis des années à comprendre que la Seconde Guerre mondiale était terminée ; ou encore le facteur, la jeune épouse délaissée…
Le roman raconte les destins croisés de cette communauté atypique et amusante, qu’un événement inattendu va souder, pour le meilleur et pour le pire…
Le roman parle aussi de l’immense tendresse d’un veuf pour celle qui était sa compagne de vie. Il y a aussi des passages très drôles, comme celui où Otto se souvient que sa femme avait des lubies culinaires, qu’il essayait de maîtriser : « Quand […] son objectif était de préparer une tarte aux pommes […] il cachait illico les flacons de paprika, de basilic, de coriandre et de thym. »
Et puisqu’on parle de nourriture, je vous laisse découvrir quelle autre lubie culinaire de Ada a donné son titre au roman, ces « Nuits de laitue » intrigantes qui ont déclenché chez moi l’envie de lire ce livre.
Pour un premier roman, la jeune Vanessa Barbara frappe juste, en proposant un roman plaisant, touchant, et qui ne ressemble à aucun autre.
Editions Zulma, 224 pages, 17,50€. Prix du premier roman étranger 2015