Essai / Document

« Origines de l’homme, origines d’un homme » de Yves Coppens

originesQuand j’entame la lecture de mémoires ou d’une autobiographie, quel que soit l’auteur (son métier, son sexe, son parcours), et quelle que soit l’époque à laquelle il a vécu, ma curiosité est guidée par la même question : qu’est-ce qui fait qu’un enfant est devenu un talent, quelles étapes d’un parcours transforment une vie en destin ?

D’Yves Coppens, je ne connaissais pas grand-chose avant la lecture de ce livre. Je connaissais son visage, savais qu’il était paléontologue ; mais je n’aurais pas affirmé que c’était lui qui avait découvert la célèbre Lucy.

Mais peu importe. Découvrir son parcours m’intéressait. Hélas l’introduction m’a vite fait comprendre que le livre n’irait pas dans le sens qui m’intéressait : « Je n’ai donc que bien peu parlé, par exemple, de ma mère, pianiste, premier prix du conservatoire de Nantes […]. je n’ai que peu parlé de la famille de mon père […] ». De son enfance, en effet, le livre ne dit rien ou presque : origines familiales, milieu social, entourage, presque tout ce qui fait l’ADN de l’histoire d’un homme est passé sous silence… quel dommage !

En réalité, ces mémoires sont avant tout professionnels, pleins de détails scientifiques. Bon, désolée, je n’ai pas partagé l’enthousiasme de l’auteur sur la taille des « augets », ni sur les détails (très) exhaustifs des menhirs de Carnac. Je suis donc passée à côté de l’intérêt purement scientifique de ces découvertes. J’aurais aimé que Yves Coppens profite de sa notoriété pour vulgariser davantage son métier et ses découvertes, qu’il partage davantage ses sentiments lors de ses grandes découvertes… et un peu moins son goût des listes

Entre les lignes, et au-delà des connaissances scientifiques de l’homme, on devine de l’humour, un certain esprit (dans le choix des citations par exemple). Il faut attendre le dernier tiers du livre pour un joli témoignage de quelques pages en hommage à son fils.

Au final, ce que je retiendrai de ce livre est moins une connaissance détaillée de la paléontologie (car je n’ai pas tout compris), qu’un sentiment global sur la vie de chercheur.

S 2-3Odile Jacob

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