Voilà un roman jeunesse comme je les aime : intelligent et plein d’humour. Ventrerond est un ogre qui a choisi de s’éloigner de son milieu d’origine pour vivre comme un humain. Il faut dire que, contrairement à ses congénères, cet ogre-là n’aime pas la chair humaine… Il s’est installé à Paris et, si ses voisins le regardent encore avec méfiance, il a néanmoins tissé des liens d’amitié avec l’épicier de son quartier.

            Mais le petit pécule qu’il avait de côté fond comme neige au soleil. Ventrerond se retrouve sur la paille, et se voit contraint d’accepter de participer à un concours culinaire d’ogres pour espérer empocher vingt mille galons d’or. Pour gagner, il s’associe à Finefleur, une petite princesse malicieuse : mais sera-t-elle son sous-chef, ou l’ingrédient principal de sa recette ?

            Il y a dans « L’ogre et la princesse aux petits oignons » une malice et une poésie qui me font penser aux « Contes de la rue Broca », de Pierre Gripari, un classique de mes lectures d’enfance qui avait également Paris comme décor. Pour un premier roman jeunesse, Sabrina Inghilterra place la barre haut, et se révèle pleine de talent.

            L’ogre repenti, la petite princesse qui ne se laisse pas faire, l’épicier complice, sont autant de personnages sympathiques, et même les autres ogres du roman ne sont pas totalement effrayants. Ajoutez à cela quelques touches d’humour noir (je vous laisse découvrir les recettes du concours culinaire d’ogres…), cela donne une recette savoureuse !    

Mon conseil : c’est un livre que les lecteurs d’une dizaine d’années vont… dévorer !

Ed. Didier Jeunesse, 12€, 128 pages