C’est le hasard le plus complet qui a mis ce carnet d’adresses entre les mains de Brigitte Benkemoun. Ayant acheté un carnet à un antiquaire, elle y a trouvé, glissé à la fin, ce vieux répertoire. Après enquête et croisement des noms qui y figurent, elle en déduit que sa propriétaire était Dora Maar.
D’abord par jeu et par curiosité, puis par volonté d’aller au bout de ses recherches pour mieux comprendre Dora Maar, l’auteure a fait des recherches sur quasiment chacun des contacts du répertoire. Quels étaient les liens de chacun avec Dora Maar, leur place dans sa vie ? Au fil des pages, courts chapitres tous très intéressants, j’ai plongé dans un univers d’art et de création, le groupe surréaliste des années 1950, et l’on fréquente le temps d’un livre Eluard ou Picasso. Picasso n’en ressort pas grandi, Dora Maar est présentée aussi bien avec ses talents que ses zones d’ombre, et c’est tout à l’honneur de l’auteure, une fois passée la joie de découvrir ce carnet, d’avoir pris la distance nécessaire sur les personnalités qui y figurent.
J’ai beaucoup aimé, à travers un simple répertoire, me plonger dans cette époque. Le récit me parlait, j’avais l’impression d’observer leur groupe. J’ai aussi beaucoup appris sur leurs liens, leurs personnalités, et de Paris à la Côte d’Azur j’ai voyagé dans le temps et dans la France de l’époque.
J’ai aussi pensé au « Madeleine Project » de Clara Beaudoux, qui avec une autre approche, reconstituait aussi des morceaux de vie d’une personne à partir d’objets du quotidien.
J’ai regretté qu’il n’y ait pas de fac simile du carnet, juste pour le plaisir de voir l’écriture de Dora Maar. Cela n’a pas nui à mon plaisir de lecture mais j’ai été un peu déçue car je m’attendais à en voir.
Le livre de poche, 288 pages, 7,70€
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