Le titre un peu long et un peu mièvre aurait pu me faire hésiter à ouvrir ce livre, et j’aurais eu bien tort car je serais passée à côté d’un texte émouvant et bien écrit. Je connais Baptiste Beaulieu à travers ses publications engagées sur les réseaux sociaux, et sa complicité avec Virginie Grimaldi, auteure dont je vous parle souvent sur ce blog, mais c’est son premier livre que je lis.
Jean est en froid avec son père, qui accepte mal son homosexualité. Pourtant, lorsque celui-ci découvre des lettres écrites par Moïse, son propre père, il les partage avec Jean. Toute sa vie, Moïse a écrit à une certaine Anne-Lise. Lui, si pudique et si distant, s’est confié à travers une relation épistolaire à sens unique à cette femme que ni Jean ni son père ne connaissent. Son enfance, la guerre, les déceptions amoureuses, sont racontées sans fard et sans embellissement.
Le roman se lit très bien, on a envie de comprendre ce qui s’est passé dans la vie de cet homme pour transformer un petit garçon sensible en un père puis un grand-père distant et taiseux. Peut-être ce livre aidera aussi certains lecteurs à mieux comprendre l’attitude de leurs proches, à s’intéresser à ce qu’a été la vie d’untel et l’a rendu plus sombre. Un livre utile et sensible, qui ne laisse pas indifférent.
Le Livre de poche, 448 pages, 8,40€