Roman

« Anna Karénine » de Léon Tolstoï

« Un classique est un livre que tout le monde veut avoir lu, mais que personne ne veut lire » disait Mark Twain. Sans doute est-ce pour cela que « Anna Karénine », que j’avais envie de lire, dont j’avais déjà vu une adaptation pour un film ou un téléfilm, a attendu aussi longtemps sur une étagère avant que je l’ouvre.

Je connaissais trois choses de ce roman :

1. son célèbre incipit «Les familles heureuses se ressemblent toutes ; les familles malheureuses sont malheureuses chacune à leur façon »

2. le thème global du roman (l’amour adultère)

3. la fin tragique (attention je spoile : le suicide d’Anna sous un train)

Il est toujours délicat de chroniquer un classique, surtout quand on a un avis mitigé, mais après tout je ne suis pas en train d’écrire une thèse sur l’œuvre de Tolstoï mais juste de donner mon humble avis de lectrice de l’an 2021.

Tout d’abord, je dois dire que j’ai trouvé mon plaisir de lecture très inégal. Après un début plutôt enthousiasmant, je me suis ennuyée à plusieurs reprises. L’histoire qui m’a le plus intéressée, d’ailleurs, n’est pas tant celle d’Anna elle-même que du couple formé par Kitty et Lévine. Revenons un instant sur l’histoire et les personnages. Anna est mariée, mère d’un petit garçon, et tombe follement amoureuse de Vronski. Elle entame avec lui une relation adultère qui va faire d’elle une femme bannie des salons, infréquentable ; elle abandonne son honneur, et même la garde de son fils, pour vivre avec son amant. Mais la passion ne dure qu’un temps, et tandis qu’elle a tout sacrifié pour Vronski, elle le voit s’éloigner peu à peu.

En parallèle, on suit l’histoire de Kitty. Elle était éprise de Vronski, mais celui-ci lui a préféré Anna. Vivement blessée par ce revers sentimental, Kitty mettra du temps à se relever, et épousera finalement Lévine, homme riche mais attaché à sa terre et à ceux qui la travaillent.

Si le roman m’a semblé inégal dans le rythme, c’est parce qu’il alterne des scènes passionnantes, décrites avec une observation fine et un jugement nuancé (la mort du frère de Lévine, la dépression de Kitty, l’accouchement de Kitty, les réflexions de Lévine sur le travail paysan et son rôle en tant que propriétaire) et des passages longs voire larmoyants qui n’apportent pas grand-chose de plus qu’une illustration de l’ennui dans la bonne société. Les deux cents dernières pages (sur huit cents) m’ont paru particulièrement longues. Mais je reste contente de cette lecture, bien que je garderai sûrement plus le souvenir de Lévine et Kitty que d’Anna et Vronski.

S 2-3Folio classique

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