Roman

« Oiseaux, bêtes et grandes personnes» de Gérald Durrell

corfou t2On ne se rend pas toujours compte, en démarrant une lecture, de l’impact qu’elle pourrait avoir sur un plus long terme.

Ainsi, j’avais depuis longtemps envie de lire la « Trilogie de Corfou » après en avoir visionné une version télévisée, mais j’ai été un peu déçue par la lecture du premier tome. J’ai donc commencé le deuxième tome, « Oiseaux, bêtes et grandes personnes » en me demandant si cette trilogie n’allait pas me paraître interminable à lire. J’étais d’autant plus hésitante que le deuxième tome n’est pas à proprement parler une suite du premier, mais plutôt un complément. En effet le narrateur raconte des anecdotes vécues par sa famille à Corfou, anecdotes qui croisent d’un point de vue temporel celles du premier tome. Il y a donc dans les premières pages quelques redites qui m’ont ennuyée, mais qui visaient je suppose à redonner le contexte pour tout lecteur qui n’aurait pas lu les deux textes à la suite.

Or ma déception s’est très vite arrêtée, et je dois dire que je suis retournée avec bonheur sur cette île décrite avec un amour et une spontanéité pleins de fraîcheur, à tel point qu’il me suffisait d’ouvrir le livre pour sentir mon corps inondé de soleil, et imaginer que j’étais assise à l’ombre d’un olivier…

Sans doute les lectures faites pendant le confinement garderont une place particulière dans nos mémoires de lecteurs, et avoir pu m’évader à Corfou pendant cette période aura été une parenthèse salutaire.

Quant à l’histoire, elle est strictement dans la continuité de la précédente, et l’on retrouve le jeune Gerry, passionné d’animaux, entouré de ses deux frères, de sa sœur, et de sa mère, dans des mésaventures familiales à peine croyables mais pleines de sensibilité et de drôlerie. Gerry raconte ainsi sa quête permanente pour découvrir (et héberger!) de nouvelles espèces animales, et toutes les déconvenues que la transformation de la maison familiale en zoo peuvent apporter. La passion de ce jeune garçon pour les animaux, son dévouement pour eux (lorsqu’il va par exemple « à la plage avec des seaux quatre ou cinq fois par jour » pour changer l’eau d’un aquarium) sont admirables, sans militantisme mais avec toujours beaucoup de respect.

Lisez cette trilogie dépaysante, qui irradie de plaisirs simples, et où aucun petit tracas du quotidien n’est assez fort pour anéantir l’enthousiasme.

S 3-3La Table ronde, 337 pages, 14€

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *